Dragons (2010)

Un succès planétaire, deux suites de prévues, une série animée, trois courts-métrages, un spectacle live, et plus de 5 nominations à de grands festivals, Dragons est certainement un des plus grands succès de Dreamworks. Et on comprend pourquoi !
Tout d’abord l’histoire et le scénario. On découvre un adolescent mal dans sa peau, chétif et maladroit qui n’arrive pas à atteindre les espérances de son père, qui, à l’opposé, a une carrure de titan. En effet, Stoick, qui est également le chef de village, rêve d’un fils à son image, mais surtout d’un féroce chasseur de dragons, car c’est l’activité principale de l’ile. La relation père-fils est très développée, sujet inédit jusqu’à présent dans un film d’animation. Mais en se liant d’amitié avec le plus redoutable de tous les dragons, Hiccup va encore plus mettre en danger sa fragile relation avec Stoick, pensant qu’il fait des progrès dans le domaine du combat contre les bêtes. De fil en aiguille, on s’attache énormément au jeune viking et à son animal, aussi étonnant qu’émouvant, ainsi qu’à Stoick, ne sachant pas comment gérer son fils depuis la mort de sa femme. La force de cette histoire vient, je pense, en partie de ces personnages si réalistes pour un film de ce genre. Ils ont chacun leurs défauts et leurs qualités, et on peut facilement s’y identifier.



Puis, il est important de parler des graphismes et de l’animation. Dreamworks est un habitué de la 3D, pourtant il n’avait jamais atteint un niveau de réalisme si haut. Les décors de l’île de Berk sont tous époustouflants, la lumière est bien gérée et la composition de l’image est vraiment travaillée, notamment grâce au fait qu’un véritable photographe soit venu aider et donner son opinion. Et évidemment, le design des maisons et des personnages n’est pas négligeable. Avec des physiques originaux et reflétant bien leurs personnalités, ils sont tous très différents et très attachants. Les textures sont quant à elles assez incroyables, on pourrait presque les toucher. Je pense notamment à la texture de la peau des personnages, surtout celle d’Hiccup et de Toothless son dragon, en regardant bien on peut voir des petits grains de beauté et autres imperfections ainsi que des taches de rousseurs et une cicatrice concernant le garçon, et pour son animal, il y a un véritable travail sur les écailles qui font penser à une raie manta. Les expressions des personnages ne sont pas en reste, on retrouve des réactions ni trop poussées, ni trop négligées se dessiner sur leur visage. Le tout renforce et accentue une fois de plus, le réalisme des personnages.

Ensuite, passons aux musiques. Avec comme compositeur le talentueux John Powell, Dragons est sublimé par une Bande Originale des plus enchanteresses. On remarque surtout la présence d’influences celtes dans celle-ci qui colle parfaitement à l’ambiance viking. Le film commence avec un morceau dont le rythme est en crescendo « This is Berk » qui est le thème principal de Dragons, ce qui nous met immédiatement dans l’esprit du film. Je citerai également « Romantic Flight » qui est certainement la plus belle de toute la BO, et qui contribue fortement à l’atmosphère de la scène où Hiccup montre a son amie Astrid les joies de la promenade en dragon.


Enfin, le film possède un réel aspect psychologique. En effet, nous avons déjà parlé de la relation père-fils très poussée, mais nous pouvons aussi aborder la relation Hiccup/Toothless. Quand le garçon découvre pour la première fois la bête qu’il a blessée, il s’apprête à la tuer pour pouvoir ensuite ramener son cœur à son père et lui montrer son exploit. Mais une fois le couteau levé, celui-ci renonce et détache son captif. Plus tard dans le film, Hiccup révèle que s’il n’a pas tué le dragon, c’est parce qu’il avait l’air aussi effrayé que lui, et quand leurs regards se sont croisés, il s’est reconnu en lui. Un lien s’est créé et un sentiment inexplicable est né. A un autre moment, notre héros est en danger face à un dragon terrible. C’est alors que Toothless débarque pour aller sauver son ami. Pourtant il se trouvait loin d’Hiccup et n’avait aucune raison de s’inquiéter à son sujet. C’est ainsi qu’on comprend qu’il y a un véritable lien psychique qui lie les deux protagonistes. De plus, à cause d’Hiccup, Toothless a perdu une partie de sa queue et par conséquent ne peut plus voler sans l’aide de celui-ci. Tout à la fin du film, Hiccup, pour sauver le village et impressionner son père, défie un dragon gigantesque. Hiccup y perdra alors sa jambe, ce qui le rendra égal à Toothless. L’un ne peut vivre sans l’autre, ils ont chacun perdu un membre mais ils ont aussi gagné bien plus. Une amitié qui perdurera et une expérience de vie inoubliable. Cela fait partie de la morale de du film, en plus de celle de la différence, de l’acceptation de l’autre et de soi-même. Les thèmes abordés sont forts, et les sujets traités matures, le film peut ainsi séduire n'importe quel public.

Pour conclure, Dragons est un film à voir absolument, avec une histoire originale et profonde pour un film d’animation, des personnages réalistes et hauts en couleurs, d’une beauté visuelle incomparable et comportant la meilleure BO de film d’animation de la décennie, Dreamworks a réussi son pari ! Il restera je pense longtemps a la première place dans mon classement de films d'animations, mais surtout dans mon coeur. C'est le seul DW auquel je ne trouve absolument aucun défaut !

Leurs seuls but étant de tuer des dragons pour être de Vicking , ils n'ont l'air d'être que des figurants qui se moquent d'Hiccup