Fanfiction Hijack de Flower-Power

POV Hiccup

J'ai très mal dormi cette nuit… Les évènements de la veille se tournent et se retournent dans ma tête… Je sens que mon cœur et mon esprit sont embrouillés par plusieurs sentiments contradictoires. Je ne sais plus quoi penser de Jack… Il me rend bizarre… À chaque fois que je le vois, je me sens joyeux et craintif à la fois. Physiquement, je ressens aussi des choses inhabituelles. Une douce et agréable chaleur envahie mon corps tout entier. Puis l'instant d'après, je frissonne comme si j'avais froid… Mais plus encore, j'ai cette envie de plus en plus irrésistible de le prendre dans mes bras, de le toucher, de l'embrasser… Pourquoi par Thor, je me sens comme ça ? Est-ce que j'ai réellement des sentiments pour Jack ou est-ce que je me fais des idées ?

La façon dont il me regardait hier, c'était… troublant. Et quand il est tombé sur moi et que son visage était très proche du mien, de drôles d'idées me sont passées par la tête… J'ai eu une envie folle de me rapprocher encore davantage, de le sentir, de le goûter… Mais paradoxalement, je n'arrivais pas à faire le moindre mouvement. J’étais comme paralysé. Puis j'ai senti que lui se rapprochait, lentement et dangereusement… Pour une raison qui m’échappe, la peur s’est emparée de moi et dans un élan incontrôlable, semblable à l’instinct de survie, je l’ai repoussé. L'instant d'après, je me maudissais d’avoir fait une telle chose…

Je ne me comprends plus moi-même… Tous cela me renvoient aux questions que je me posais il n’y a pas si longtemps de cela... Des questions gênantes... sur mes préférences amoureuses.
Avant même que je ne rencontre Jack, je me les suis posées mais très vite, j’ai chassé ses interrogations saugrenues de mon esprit.
Mais depuis ces récents évènements, ces terribles questionnements auxquelles je m’étais interdit de penser commencent à refaire surface… Certaines choses se précisent et cela me fais peur…
Peut-être que je devrais m'éloigner de Jack pendant quelques temps, histoire de faire le point et de réfléchir à tout ça… Oui je crois que c'est la meilleure chose à faire… Même si ça me fait un mal de chien rien que d'y penser…

POV Jack

Mais où est-il ? Ça fait plusieurs jours que je ne vois plus Hiccup ! Il ne vient même plus au bistro, même pas pour dire « bonjour ». Je suis vraiment inquiet. J’ai hésité plusieurs fois à aller le voir à son travail mais je n’ose pas… Et puis, je ne sais même pas ce que je pourrais lui dire.
Son silence confirme mes craintes, il n'a pas oublié l’incident de la patinoire. Peut-être est-il carrément fâché contre moi ?... Si c’est le cas, je ne lui donnerais pas tort. Je n’ai pas su me maîtriser au moment où il le fallait et j’ai dû lui faire peur. Tout cela est de ma faute. J’ai gâché notre amitié… Et cela me confirme un autre point, il n'est pas attiré par les mecs.

Mais il me manque tellement... Je me sens seul et vide sans lui…Je… je crois que… que je l'aime sincèrement… Je voudrais tant le lui dire mais je ne ferais qu'aggraver encore les choses. Une fois de plus, je me retrouve prisonnier d'un amour à sens-unique... J'avais oublié à quel point ça fait mal…

À chaque fois que j'entends la porte du bistro s'ouvrir, je lève les yeux vers elle, espérant voir apparaître la fière silhouette du descendant viking sonder la pièce de ses beaux yeux émeraude. Son regard se poserait alors sur moi, sur ses lèvres se dessinerait son plus charmant sourire puis il s’approcherait de moi pour me serrer amicalement la main, comme il avait l'habitude de le faire... Mais il ne vient jamais… À la patinoire, son souvenir me hante encore. Je repense à cet instant magique, cet instant où j'ai vraiment cru que mes fantasmes allaient enfin prendre vie... Hélas, ça ne sera jamais rien de plus que des rêves.

Je me sens las, je me traîne, je ne prends plus goût à rien. C’est comme si quelque chose était mort en moi.
D’ailleurs, mes élèves ont très vite compris que ça n'allais pas et plusieurs m'ont posé la question. Je me contentais de leur répondre que tout allais bien tout en essayant de leur faire mon plus beau « sourire social ». Mais ils n’étaient pas dupes, ils voyaient bien que je n’étais pas comme avant. Jamie est même resté un soir après le cours pour « discuter » de ce qui me tracassait. Je n'ai pas osé lui raconter les détails (il ne sait même pas que je suis gay), je lui ai simplement dit qu’une personne que j'aimais ne me donnais plus de nouvelles depuis un moment et que je m’inquiétais pour elle. Il a eu l'air vraiment désolé pour moi et a tenté de me réconforter, autant qu'un gamin de son âge peut être capable de consoler un jeune adulte… Ça ne résolvait pas mon problème mais ça m'a tout de même fait du bien.

Heureusement en me levant ce matin, j'ai une très bonne raison d'être de bonne humeur. Emma arrive aujourd'hui ! Ça va me changer les idées ! Tiens, ça me fait penser qu'il faut que je sorte les décorations de Noël pour que nous puissions faire ça ensemble. Elle ne rate jamais une occasion de décorer la maison et ce pour toute fête confondue ! J'ai hâte qu'elle soit là. Elle va apporter un peu de couleurs et de vie dans mon petit appart et dans mon pauvre cœur…

Un peu plus tard, à la gare…

« Jack !!! »
Fonçant dans ma direction à la vitesse de l'éclair, manquant au passage de bousculer chaque passant se trouvant sur son chemin, ma petite pile électrique de sœur galope le long du quai, son sac-à-dos préféré sur le dos ainsi que sa valise à roulette traînant derrière elle.

« Ma princesse !!! » Je m'écrie tout sourire, les bras grand ouvert mais appréhendant le choc imminent. Et ça ne rate pas ! Elle me heurte violemment et resserre ses bras autour de moi, manquant de me faire basculer en arrière ! Mais la joie de la revoir est trop forte, elle m'a tellement manqué !

Dans la voiture, elle parle sans interruption. Des parents, de l'école, des devoirs, des copines mais en évitant soigneusement le sujet du petit-copain potentiel. À peine arrivée à la maison, Emma se jette ni une ni deux sur le carton de décoration que j'avais préparé et me supplie que nous nous y mettions tout de suite. Une vraie pile électrique. Elle ne s'est même pas installée et n’a même pas demandé où elle allait dormir ! Je pose les affaires de ma sœur dans un coin et la rejoint. Nous passons le reste de l'après-midi à décorer la maison ! Un magnifique après-midi !

« Eh au fait Jack, » Me dit-elle du haut de son tabouret, terminant d’accrocher les derniers petits flocons autocollants sur les vitres du salon « j'ai amené mes patins ! On peut aller patiner sur le lac, s'il te plait ? »

Après avoir jeté un rapide coup d'œil à la météo de la nuit dernière, je lui annonce fièrement :

« Ok ma puce ! Va chercher tes affaires, on y va ! »

« OUAAAAAAIIIIIIIIS ! » Hurle–t-elle en sautant de son petit perchoir !
Cette fille n'a vraiment aucune pitié pour mes tympans...

POV Hiccup

Rien de tel qu'une bonne balade à cheval dans la forêt pour se détendre… Avec toute cette neige en plus, c'est magique ! Toothless a l'air très content aussi à l'idée de sortir.

«Allez c'est parti, mon grand ! » Je m'exclame en talonnant ma monture.

Nous partons comme une balle en direction des bois ! Ah quel plaisir ! Je sens les puissants sabots de mon étalon frapper la neige et l'envoyer valdinguer sur notre passage. Le vent me fouette le visage, je respire un grand coup et encourage mon fidèle destrier à garder l'allure ! J'adore cette sensation de vitesse ! Rien ne peut nous arrêter.
Quand soudain, un cri strident perça le silence hivernal :

« AAAAAHH !!! »

Je ralentis aussitôt ma monture et la dirige vers cette voix. J'arrive devant un lac gelé sur lequel je distingue au loin deux formes humaines debout sur l'étendue solide. Je descends de cheval, attache Toothless à une branche solide et m'approche prudemment. Arrivé à la lisière, je me cache derrière un arbre et observe la scène. Je m'aperçois que ces deux individus sont une petite fille brune chaussée de patins ainsi qu'un jeune homme plus grand, pieds nus. Drôle de façon de faire du patin. Et comment fait-il pour supporter le froid ?
Toujours dissimulé derrière la souche, je plisse davantage les yeux, les étudiant de la tête aux pieds.

Plus je le regarde, plus ce garçon me rappelle quelqu'un... On dirait… Oh non... Cette chevelure en bataille et cette silhouette élancée que je reconnaîtrais entre mille… Jack ?... Mais que fait-il ici ? Et qui est cette fillette ?

« Jack… J'ai peur… » La voix apeurée de la gamine brise le silence « La glace… Elle se fend… Sous mes pieds…»

Je constate avec stupeur qu'une légère fissure s'est formée sous elle. J'hésite à intervenir, craignant de trop effrayer l'enfant. Qui sait comment elle réagirait...

« Oui oui, je sais… Mais…» Lui répond mon ami, lui-même pas très rassuré, « Écoute, regarde-moi… Tu me fais confiance ? »

« Ou… Oui…»

« Ok... Alors euh…. On… on va jouer à un jeu ! À la marelle, ça te dit ? »
La petite hoche la tête sans trop comprendre.
J'avoue que moi-même, je ne saisis pas très bien sa méthode pédagogique mais ça à l'air de marcher, elle semble avoir moins peur.

« Tranquillement, tu fais un pas après l'autre… Un… » Dit-il en levant puis reposant doucement sa jambe un peu plus loin en direction de la rive.

« Deux…»
Puis il lève l’autre jambe… et manque de perdre l'équilibre ! Je me retiens alors de crier tandis qu'il se stabilise et repose gentiment son deuxième pied sur la glace en souriant à la petite fille, comme si de rien était. Ce qui la fit rire de soulagement.

« Et… Trois !» Ouf, il est sain et sauf sur la terre ferme. Puis il se saisit d’un bâton posé à proximité, à l'extrémité recourbé comme un crochet et le tend vers la gamine.

« Aller à toi maintenant ! ... Un… »
Elle fait un pas. Au même moment, un craquement significatif retentit. La glace continu de se fissurer. Elle ne tiendra pas longtemps…

« … Deux… »
Un autre pas mais les craquements continuent et la fissure s'agrandit encore. Le bâton que Jack tend à la petite est encore trop loin pour qu'elle l'attrape ! Par Thor, que faire ???

« Trois ! »
Aussitôt, Jack se penche vivement, tendant ses deux bras et le bâton à l’extrême. À l’aide du « crochet », il attrape la petite par la taille et la tire fortement sur la rive ! Mais dans son élan, il bascule en avant et retombe sur la glace. Je sursaute et manque à nouveau de laisser échapper un cri. Heureusement, la couche sur laquelle il est tombé ne cède pas et plus aucun craquement ne se fait entendre. Jack et la petite se regardent alors et rient, soulagés ! Je respire enfin !

Puis je me décide à sortir de ma cachette. Malgré les battements sourds de mon cœur, je m'avance courageusement vers les deux imprudents. Jack lève les yeux et me regarde comme si j’étais un fantôme.

« Hiccup…? HICCUP ! Enfin je te revois ! Ça fait tellement longtemps ! »

À ces mots, je me sens décontenancé. Moi, je lui ai manqué ? Tant que cela ? Je sens déjà mes joues se teinter de rouge et mes mains devenir tremblantes... Alors que j’arrive à leur rencontre, mon ami se relève d’un bon et fait un pas, les bras tendus vers moi

« Où étais-tu ? Je… »

Il n’a pas le temps de finir sa phrase qu’un gros craquement plus fort que les précédents nous fait tous sursauter. Nous nous immobilisons tous instantanément sur place et retenons notre respiration, Jack le premier. Je ne le lâche pas du regard et il fait de même. Nous nous regardons fixement dans le blanc des yeux, figés sur place. Ce que je lis à cet instant dans ces prunelles azur me bouleverse. Il a peur, il a besoin de moi... Il ouvre lentement la bouche et murmure d’une voix cassée :

« Hic... Aide-m... »

CRAAAAACK

La glace se brise pour de bon et en une fraction de seconde, je vois avec horreur mon ami se faire happer dans les eaux noires et glaciales… Un cri incontrôlable s’échappe de mes tripes :

« JAAAAAAACK !!! NOOOOON !!! »

Désespéré, je me précipite non sans trébucher jusqu’au bord de la rive. La petite fille est juste à côté de moi. Je voudrais attraper la main de Jack mais suis trop loin du trou de glace et il s’enfonce toujours plus dans l’eau mortelle… Je vais être obligé de plonger pour aller le repêcher. Ni une ni deux, je commence à me déshabiller, sous le regard abasourdi de la petite fille.
S'il y a une chose que je sais sur les eaux glaciales, c'est qu’il faut toujours garder ses vêtements au sec plutôt que de nager avec. Car dès qu’on ressort, complètement exposé au vent froid sans possibilité de se protéger, ni de se sécher, c’est l'hypothermie à coup sûr.
Je me retrouve donc en slip, près à plonger. Mais avant, je regarde la fillette, l’air assuré :

« Ne t'inquiète pas, je vais le ramener. » Et je me jette à l'eau.

Le choc thermique est si violent que je reste étourdi quelques secondes. Ma tête tourne, le froid soudain me donne envie de hurler et mes poumons me font mal. Mais je ravale courageusement ma douleur, ouvre les yeux et je tente de localiser Jack… L’eau glaciale me pique les yeux et le froid transperce ma peau de part en part comme une dague.
Tout autour de moi n’est qu’obscurité. Seul subsiste un filet de lumière venant du trou dans lequel je viens de sauter. Je continus d’observer les alentours avec attention. Quand enfin, je distingue en dessous de moi, une forme humaine couler lentement vers le fond. Immédiatement, je m’enfonce davantage dans ses eaux impitoyables. La température ne fait que baisser à mesure que je descends, la pression me fait siffler les oreilles et me donne l’impression que ma tête va exploser. Mais je ne dois pas abandonner, je n’ai pas le droit !
J’arrive enfin à la hauteur de Jack et le remonte en le tenant fermement par la taille. Une fois les poumons remplis d’air, je rassemble mes dernières forces pour hisser mon pauvre ami de cet enfer de glace jusqu’à la rive recouverte de neige. À bout de souffle et de nerfs, je m’écroule lourdement à côté de Jack tandis que la petite se précipite alors vers celui qui lui a sauvé la vie plus tôt.

« Jaaaaaaack !!!» Elle le serre dans ses bras mais le jeune homme ne fait aucun mouvement.

Ses paupières sont closes, son teint encore plus pâle que d'habitude, ses lèvres ont bleui et ses cheveux sont devenus blanc au niveau de la racine… Mais il n'a rien perdu de son charme… Cela fais si longtemps que je ne l'avais pas vu, je ne me rappelais pas à quel point il était beau….
Mais là n'est pas la question, je dois avant tout le sauver !

Je me redresse brusquement et essaye de réfléchir à une solution. J’ôte alors rapidement les vêtements mouillés et glacés de Jack pour ralentir l’hypothermie... Mais je ne m'attendais pas à être si troublé devant ce magnifique corps d'albâtre. Il est exactement comme je l'avais imaginé… Oh zut voilà que je recommence à divaguer !
Je me reprends, revêts mon ami de mes propres vêtements et vérifie qu'il respire encore. Thor merci, c'est le cas ! Il y a donc de l'espoir ! Je fouille frénétiquement dans la poche de mon pantalon et me saisis de mon portable pour appeler les secours. En attendant, il faut le garder le plus possible au chaud. Je lève les yeux vers la petite fille dont les joues sont maintenant inondées de larmes :

« Ne t'inquiète pas, il respire donc il est encore en vie. Comment tu t'appelles ? »

« Emma… » Dit-elle en reniflant.

« Moi c’est Hiccup. Je suis… un ami de Jack. »

« Moi, je suis sa sœur… »

J’écarquille les yeux sous le coup de la surprise. C’est donc elle la fameuse petite sœur dont il n’arrêtait pas de parler ? C’est vrai qu’elle lui ressemble beaucoup… Mais calmons-nous et reprenons.

« Ok. Est-ce que vous êtes venu en voiture ? »

« Oui… »

« Super ! On va le coucher là-bas en attendant les secours. On va mettre le chauffage à fond. Montre-moi où vous vous êtes parqués ! »

Je suis Emma en portant le corps inanimé de Jack dans mes bras. J'ai l'impression d'être le prince qui vient de sauver sa princesse... Sauf que cette fois, il ne suffira pas d'un baiser pour ramener ma dulcinée à la vie… Arrivé à la voiture, j'allume le moteur et tourne le chauffage au maximum tout en me maudissant de ne pas encore avoir le permis. J’aurai pu l’amener directement aux urgences !
Dans le coffre, je trouve une couverture et emballe le corps glacé de Jack dans le tissu salvateur.
Je l’allonge complètement sur la banquette arrière puis entoure mes bras et mes jambes autour de lui et le serre le plus étroitement possible contre moi dans l'espoir que l'addition de toutes ses chaleurs y compris celle de mon corps, le ramène à la vie. Malgré la gravité de la situation, je ne peux m’empêcher de me sentir émoustillé par un tel rapprochement physique. Le fait que je ne porte qu’un slip ne m’aide pas beaucoup à calmer mes ardeurs. Comme j'ai rêvé de pouvoir être aussi prêt de lui, de l'enlacer comme cela. Si sa peau n'était pas aussi pâle et ses lèvres si bleutées, on pourrait croire qu'il s'est tout simplement endormi dans mes bras.

Je sens d'ailleurs le sommeil me gagner peu à peu… Je respire l'odeur de Jack, une odeur fraîche semblable à la menthe mais plus suave… Il m'a tellement manqué…
Mais de grands coups sur la vitre, la voix d’Emma et la sirène de secours me tirent de mon doux sommeil. Je me redresse et regarde avec regret le visage du jeune homme, toujours étroitement serré dans mes bras. Mais autre chose attire brusquement mon attention. Sous la tête de Jack, la banquette en tissu est maintenant tâchée d’une étrange couleur rouge assez large… Serait-ce… ? Non… Mais… Comment… ? Depuis quand saigne-t-il comme ça ? Et pourquoi ne l’ai-je pas vu avant ?

Je sens la panique monter alors que la portière s’ouvre derrière moi et que des bras musclés me sortent de la voiture. Je suis tellement choqué que je n’arrive même pas à résister mais mes yeux sont toujours rivés sur Jack. Toute cette scène semble passée au ralenti.

Quatre ambulanciers s’attroupent autour de la voiture pour sortir Jack délicatement et le poser sur une civière. Un des urgentistes remarque très vite l’écoulement de sang à l’arrière de la tête et pratique les soins nécessaires. Après avoir désinfecté la plaie, il applique une compresse sur la plaie et la fait tenir en enroulant autour de la tête de mon ami un gros bandage blanc. Ceci fait, le corps inerte de Jack est enfermé dans un grand sac thermique doré et est emmener à l’intérieur de l’ambulance. Nous insistons pour monter avec eux.

Pendant le trajet, Emma est collée à moi mais ses yeux sont rivés sur le seul endroit découvert du corps du jeune homme, son visage. Il est inexpressif, pâle… On dirait qu’il est.... Les larmes et les gémissements de l’enfant n'ont toujours pas cessé depuis tout à l’heure. Je la réconforte comme je peux malgré les nombreux sursauts provoqués par mes hoquets entre deux sanglots. Mes yeux me piquent alors que des cascades de larmes continuent de s’en échapper et cette douleur dans la poitrine achève de me rendre malade. J’ai envie de hurler, d’exploser, de tout casser autour de moi. Mais je me contente de prier et d’implorer intérieurement chaque dieu de mes ancêtres pour qu’ils me ramènent Jack vivant…